Lorsque l’on parle de violences conjugales, on pense souvent d’abord aux coups. Pourtant, les violences au sein du couple prennent des formes multiples, parfois invisibles, souvent minimisées — mais toutes profondément destructrices.
Comprendre les différents types de violences, c’est mettre des mots sur ce que l’on vit, et reconnaître que ce qui peut sembler “normal” ou “supportable” ne l’est pas.
Sommaire
1.Les violences psychologiques 2.Les violences verbales 3.Les violences économiques4.Les violences administratives5.Les violences physiques 6.Les violences sexuelles7.Ce que les violences ne sont pas8.Que faire en cas violences9.Pourquoi choisir notre cabinet1.Les violences psychologiques
C’est la forme la plus fréquente et la moins visible. Elle repose sur la dévalorisation, la culpabilisation, le contrôle, souvent exercés par petites touches répétées.
Quelques exemples :
– Insultes, moqueries, sarcasmes répétés
– Menaces voilées ou directes
– Isolement : éloignement des amis, de la famille
– Surveillance des appels, des messages, des déplacements
– Renversement des rôles : la victime devient « la fautive »
Ces violences peuvent exister seules ou accompagner d’autres formes d’abus. Elles fragilisent l’estime de soi et créent un climat de peur, de dépendance, d’emprise.

2.Les violences verbales
Parfois négligées ou excusées, les violences verbales sont pourtant une forme de maltraitance à part entière. Elles peuvent être brutales ou insidieuses, ponctuelles ou constantes.
Elles incluent :
– Cris, menaces, hurlements
– Paroles humiliantes, rabaissantes
– Jalousie excessive exprimée par des propos blessants
– Intimidations verbales devant les enfants
Elles participent au climat de tension et de domination, même en l’absence de contact physique.

3.Les violences économiques
Les violences économiques touchent au cœur de l’autonomie de la victime. Elles consistent à priver, contrôler ou détourner les ressources matérielles.
Elles se traduisent par :
– Interdiction de travailler ou obligation d’arrêter son activité
– Contrôle total du compte bancaire, de la carte bleue
– Rétention d’argent, d’allocations, de prestations sociales
– Vols, pressions pour signer des documents ou des crédits
– Refus de contribuer aux dépenses essentielles
Ce type de violence est souvent banalisé dans les couples, mais il constitue un outil d’emprise particulièrement puissant.

4.Les violences administratives
Encore peu connues, elles sont pourtant fréquentes dans certaines situations de dépendance ou de précarité.
Elles consistent à :
– Confisquer ou retenir les papiers d’identité, carte Vitale, livret de famille
– Empêcher l’autre de faire des démarches administratives
– Refuser d’entamer une procédure de régularisation pour un conjoint étranger
– Enregistrer seul les enfants à la CAF, à l’école ou à la sécurité sociale
– Bloquer l’accès aux services en ligne
Elles ont des conséquences graves et durables, notamment pour les femmes étrangères ou sans autonomie financière.

5.Les violences physiques
Ce sont les plus visibles, mais pas forcément les plus dénoncées. Elles comprennent tous les actes physiques visant à blesser, intimider ou contraindre.
Exemples :
– Gifles, coups, étranglements
– Saisie violente, bousculade, enfermement
– Lancer d’objets
– Blessures plus graves nécessitant des soins médicaux
– Utilisation d’armes, menace avec un objet
Les violences physiques peuvent survenir isolément, mais elles s’installent souvent dans un climat où d’autres formes de violence sont déjà présentes.

6.Les violences sexuelles
Les violences sexuelles dans le couple existent, y compris au sein d’un mariage ou d’une relation stable. Le consentement doit être présent à chaque moment, et ne peut jamais être “automatique” dans le cadre conjugal.
Elles incluent :
– Rapports imposés ou non désirés
– Chantage sexuel
– Viol conjugal (reconnu par la loi depuis 1990)
– Pratiques humiliantes ou douloureuses imposées
– Atteintes à l’intégrité du corps
Ces violences sont particulièrement destructrices et peuvent avoir des conséquences psychologiques profondes.
7.Ce que les violences ne sont pas
Il est fondamental de distinguer les violences conjugales, qui reposent sur un déséquilibre, une domination, ou un climat de peur, des conflits ordinaires qui peuvent exister dans tout couple.
Toutes les disputes ne relèvent pas de la violence conjugale.
Un désaccord, même vif, une tension ponctuelle, ou un échange conflictuel ne deviennent juridiquement des violences que s’ils s’inscrivent dans une dynamique de contrôle, de répétition, ou d’intimidation.
Ce qui caractérise les violences conjugales, c’est l’ascendant exercé par l’un sur l’autre, de façon déstabilisante, injuste et souvent invisible : humiliation, peur, perte d’autonomie, isolement, atteinte à la dignité ou à l’intégrité.
En revanche, dans une relation équilibrée où chacun peut exprimer ses désaccords, où la parole circule librement sans peur ni contrainte, un conflit ne suffit pas à qualifier une situation de violence au sens du droit.
Cette distinction est importante : elle protège les vraies victimes, tout en évitant de banaliser ou de diluer la notion de violence.

8.Que faire en cas violences
Si vous êtes en danger ou si vous avez besoin d’aide, il existe des dispositifs immédiats pour vous protéger et vous orienter, que vous soyez encore au domicile conjugal ou en phase de séparation.
En cas d’urgence :
– 17 : Police / Gendarmerie (intervention immédiate)
– 114 : Numéro d’urgence par SMS (si vous ne pouvez pas parler)
– 112 : Numéro d’urgence européen (police, pompiers, secours)
Numéros d’écoute et d’orientation :
– 39 19 : Violences femmes info (appel anonyme, gratuit, 7j/7, 24h/24)
– 119 : Enfance en danger (si les enfants sont concernés)
Dispositifs de protection immédiate :
– Ordonnance de protection : mesure d’urgence délivrée par le juge aux affaires familiales, pouvant être obtenue en quelques jours
– Téléphone Grave Danger (TGD) : attribué sur décision du procureur, permet un appel prioritaire aux secours
– Alerte SMS 114 : utile en situation d’emprise, de surveillance ou d’enfermement
– Dispositifs d’accueil d’urgence pour les femmes victimes, parfois accessibles sans dépôt de plainte

9.Pourquoi choisir notre cabinet
Notre cabinet est engagé aux côtés des victimes de violences conjugales. Nous vous aidons à identifier les faits, à comprendre vos droits, et à construire un parcours de sortie sécurisé, à votre rythme.
Que vous ayez besoin de mesures immédiates en urgence ou d’un accompagnement dans la durée, nous vous écoutons, nous vous informons, et nous vous représentons.
Vous n’êtes pas seul(e). Mettre des mots sur ce que vous vivez est déjà une forme de courage. Nous sommes là pour vous aider à aller plus loin.
