La pension alimentaire est destinée à contribuer à l’entretien et à l’éducation d’un enfant, ou, dans certains cas, d’un ex-conjoint. Fixée par décision de justice ou par convention homologuée, elle peut être révisée si les circonstances évoluent. Mais attention : toute demande de révision doit être fondée sur un élément nouveau. À défaut, elle risque d’être déclarée irrecevable.
Dans cet article, nous faisons le point sur les conditions et les démarches nécessaires pour obtenir une révision, à l’amiable ou devant le juge, ainsi que sur les cas d’urgence.
Sommaire
1.Le principe : la démonstration d’une évolution significative
Pour demander une révision de la pension alimentaire, il faut obligatoirement un changement dans la situation financière de l’un des parents ou dans les besoins de l’enfant. Ce changement est appelé « élément nouveau ». Sans cela, le juge rejettera la demande comme étant irrecevable.
Voici quelques exemples d’évolutions justifiant une révision :
– Perte d’emploi ou baisse importante de revenus du parent débiteur ;
– Augmentation sensible des charges du parent débiteur (naissance d’un nouvel enfant, problèmes de santé, etc.) ;
– Amélioration des ressources du parent créancier ;
– Évolution des besoins de l’enfant (scolarité, études supérieures, frais de santé…).
La révision peut être à la hausse ou à la baisse, selon la nature du changement constaté.

2.L’indexation annuelle : un ajustement automatique
Il est important de ne pas confondre la révision judiciaire avec l’indexation annuelle prévue dans la décision initiale. L’indexation permet d’ajuster automatiquement le montant de la pension en fonction d’un indice (généralement l’indice des prix à la consommation publié par l’INSEE), sans avoir à saisir le juge.
Cependant, si la pension est devenue manifestement inadaptée malgré l’indexation, une révision judiciaire ou amiable peut être envisagée.

3.La révision amiable avec homologation : une solution à privilégier
Les parents peuvent convenir ensemble d’un nouveau montant de pension alimentaire, plus adapté à leur situation actuelle. Cet accord peut ensuite être soumis au juge aux affaires familiales pour homologation, ce qui lui donne force exécutoire.
Ce mode de révision, plus souple et rapide, est vivement encouragé par les juridictions, notamment dans le cadre des politiques de désengorgement des tribunaux.
Depuis la réforme de la procédure civile, il est d’ailleurs obligatoire de justifier d’une tentative de résolution amiable préalable, sauf urgence, pour pouvoir saisir le juge.

4.La révision judiciaire en cas de désaccord
En cas d’échec de la démarche amiable, ou si l’un des parents refuse de négocier, il est toujours possible de saisir le juge aux affaires familiales pour demander la révision de la pension.
La demande devra être motivée par un élément nouveau, et précédée d’une tentative amiable, sauf urgence. Le juge tiendra compte des ressources et des charges de chacun, ainsi que des besoins de l’enfant.
5.Et en cas d’urgence ?
Dans certains cas, une révision immédiate peut s’imposer. Par exemple, si le parent débiteur vient de perdre son emploi, se retrouve en arrêt longue maladie, ou connaît une baisse brutale de revenus, il peut solliciter une révision d’urgence de la pension.
Le juge peut alors être saisi sans attendre l’issue d’une tentative amiable, à condition de justifier du caractère urgent de la situation.
Il est fortement conseillé d’agir rapidement pour éviter des dettes de pension qui continueraient à courir malgré la précarité du débiteur. La révision n’est en effet pas rétroactive sauf décision contraire du juge.

6.Pourquoi se faire accompagner par un avocat ?
Qu’il s’agisse d’une demande de révision amiable ou judiciaire, l’assistance d’un avocat est fortement recommandée. En effet, un avocat vous aide à :
– Évaluer la pertinence de votre demande, en vérifiant si un véritable élément nouveau existe ;
– Constituer un dossier solide, avec les justificatifs adaptés (revenus, charges, besoins de l’enfant, attestations…) ;
– Engager des démarches amiables efficaces, dans un cadre sécurisé, pour favoriser un accord et obtenir son homologation ;
– Rédiger des conclusions claires et structurées, si une procédure judiciaire est nécessaire ;
– Vous représenter et vous défendre devant le juge aux affaires familiales, pour faire valoir au mieux votre situation.
Faire appel à un avocat, c’est aussi s’assurer d’un accompagnement humain et personnalisé, dans un moment souvent délicat sur le plan personnel et financier.
