Dans un monde où les unions dépassent de plus en plus souvent les frontières, le divorce peut se retrouver confronté à des règles complexes dès lors qu’un élément d’extranéité est présent : nationalité étrangère de l’un des époux, mariage célébré à l’étranger, résidence hors de France, enfants vivant dans un autre pays, etc.
Il est donc essentiel de bien choisir la procédure adaptée pour garantir l’efficacité du divorce tant en France qu’à l’étranger.
Sommaire
1.Divorce par consentement mutuel dans un contexte international : une possibilité encadrée
Le divorce par consentement mutuel sans juge est possible en France lorsque les époux sont d’accord sur le principe du divorce et toutes ses conséquences. Cette procédure, rapide et confidentielle, prend la forme d’un acte sous signature privée contresigné par avocats, déposé chez notaire.
Mais dans un contexte international, cette solution n’est pas toujours possible ou opportune.
La procédure de divorce par consentement mutuel extrajudiciaire (sans juge) n’est ouverte que si aucun élément d’extranéité ne justifie une homologation judiciaire. Autrement dit, si l’un des époux est étranger, si le mariage a été célébré à l’étranger, ou si l’un d’eux réside hors de France, il convient souvent d’envisager un divorce par requête conjointe devant le juge aux affaires familiales.
De même, certains pays refusent de reconnaître le divorce sans juge : c’est notamment le cas de l’Algérie, qui exige qu’un divorce ait été prononcé par une juridiction pour pouvoir être transcrit sur les registres d’état civil. Dans un tel cas, le divorce par consentement mutuel ne peut produire aucun effet à l’étranger.

2.Divorce par consentement mutuel judiciaire: une alternative sécurisante
Lorsqu’un divorce amiable est souhaité mais que le contexte international l’exige, les époux peuvent opter pour le divorce par consentement mutuel judiciaire, également appelé divorce par requête conjointe.
Contrairement aux idées reçues, ce type de divorce n’est pas conflictuel : il s’agit simplement de passer devant le juge pour homologuer une convention de divorce rédigée par les avocats, afin de garantir sa validité et sa reconnaissance à l’étranger.
C’est une solution souvent préférable voire parfois indispensable, notamment dans les cas suivants :
En présence d’enfants mineurs demandant à être entendus ;
En cas de mariage célébré ou transcrit à l’étranger ;
Lorsque les époux résident dans des pays où le divorce extrajudiciaire n’est pas reconnu ;
En présence de biens situés à l’étranger ou de régimes matrimoniaux soumis à une loi étrangère.

3. La complexité du divorce international: une étude au cas par cas
Chaque situation est différente. Le choix de la procédure de divorce doit tenir compte de multiples critères :
La loi applicable au divorce ;
La compétence territoriale des juridictions ;
La reconnaissance du divorce dans l’autre pays (exequatur, transcription…) ;
Les éventuelles conventions internationales ou binationaux (notamment la convention franco algérienne) ;
La nécessité ou non d’une homologation judiciaire.
Choisir la mauvaise procédure de divorce peut avoir des conséquences graves et être source de blocages : impossibilité de faire transcrire le divorce à l’étranger, contestation d’autorité parentale, non reconnaissance des effets patrimoniaux…

Conclusion
Dans un contexte international, le divorce nécessite une analyse juridique approfondie. C’est au cas par cas que l’avocat évaluera la stratégie la plus sûre et la plus efficace. Cette étude préalable permet de garantir l’efficacité du divorce dans les deux pays, d’anticiper les éventuelles difficultés, et d’assurer une vraie sécurité juridique aux époux.